1972-2012 : 40 ans d'histoire de l'UPBM (et de nos sections)
Nous avons souhaité, à l’occasion du quarantième anniversaire de l’association, évoquer l’histoire ou du moins des éléments de l’histoire de l’UPBM, afin d’éclairer les plus jeunes d’entre-nous sur l’origine de l’association et les motivations des pionniers. Nous leur rendrons ainsi un hommage, malheureusement parfois posthume… Cet article est avant tout l’œuvre de Jean-Pierre GINIÈS, ancien Président aujourd’hui retraité, avec quelques contributions d’autres membres de l’association (Michel VOL, Alphonse MEYER , Gérard COUTOULY, Jean-Noël JOFFIN, Mostafa KRIAT…).
1. Introduction
Nos formations : des temps héroÏques… aux temps modernes.
Dès le début des “trente glorieuses”, le développement de la biologie clinique imposa de disposer de personnels techniques susceptibles de réaliser des “analyses médicales” reconnues comme de plus en plus spécifiques.
Des Brevets d’Enseignement Industriel (BEI) (Aide Chimiste crée en 1949 et Aide Biochimiste créé en 1957) (diplômes de niveau V actuel ?) étaient centrés sur la chimie et relevaient de l’Inspection Générale de Sciences Physiques (Inspecteur Général FRITSCH, entre autres). Elles n’assuraient cependant pas une formation de niveau général et technique suffisants dans des domaines en plein développement (hématologie, sérologie et bactériologie). Pourtant ces dernières disciplines figuraient au programme du Brevet de Technicien Supérieur Analyses Biologiques créé dès 1952.
Nos sections n’auraient pas existé sans la perspicacité et la volonté de l’Inspecteur Général Albert OBRÉ, agrégé de Sciences Naturelles qui, contre l’avis de ses collègues Inspecteurs Généraux de Sciences Naturelles, initie la création de formations techniques faisant une plus grande part à la biologie, tout en conservant un enseignement de chimie : ainsi furent créées, dès 1962, les sections de Brevet de Technicien (BT) Biologie dans de nombreux lycées de France.
Dans le même esprit, l’École Normale Supérieure de l’Enseignement Technique (ENSET) de Cachan qui formait des professeurs de l’Enseignement Technique adaptait son enseignement avec, en 1959, la création de la section Chimie-Physiologie, mais l’acquisition des connaissances nécessaires à l’enseignement des travaux pratiques n’a pas été, jusque dans les années 1970, à la hauteur des besoins en ce qui concerne l’hématologie, la sérologie et la bactériologie. L’agrégation de biochimie-physiologie est également créée en 1962. Les IPES (Instituts Préparatoires à l’Enseignement Secondaire) recrutaient aussi à l’époque des élèves professeurs dans la section Chimie-Physiologie.
Dès le démarrage des sections BT Biologie (1962) l’État pallie le manque de professeurs spécialisés en recrutant d’anciens diplômés du BTS Analyses Biologiques comme Professeurs Techniques Adjoints (PTA).
Cette même année est créé le BTS Biochimiste.
Ainsi, à partir du début des années 1960, commencent à exercer de jeunes professeurs pleins d’énergie. Il fallait en avoir pour :
- convaincre les Intendants de lycées de transformer une salle de classe en laboratoire équipé,
- résoudre les questions des commandes,
- préparer les cours à partir de documents de niveau faculté, donc à adapter au niveau BT,
- maîtriser les techniques de base.
Il faut bien se rendre compte, qu’à l’époque, il n’existait aucun document élève, aucun document professeur : il fallait tout créer par soi-même… D’où l’importance et l’intérêt, pour ceux d’entre nous qui avaient une formation universitaire, des stages d’apprentissage qui nous étaient proposés pour prendre contact avec les diverses techniques… Seuls les PTA (dont les interventions, initialement, se limitaient aux TP) les maitrisaient…
Ainsi commença à se mettre en place, grâce à Monsieur Albert OBRÉ, une nouvelle entité disciplinaire de “biologie technique” indépendante des Sciences Physiques et des Sciences Naturelles, comme on disait encore à l’époque. C’est ce qui deviendra notre “spécialité” actuelle : Biotechnologie-Biochimie-Génie biologique (administrativement postes L 7100).
L’essor des analyses biologiques dans les laboratoires hospitaliers ne permit pas au Ministère de la Santé de former suffisamment de techniciens dans ses Écoles de Laborantines (ELAM), d’où la multiplication des BT Biologie dans les Lycées Techniques (avec de nombreuses heures de TP dédoublées), BT vite transformés en 1970 et 1972 en sections du Baccalauréat de Technicien F7 et F7’ (F7bis).
En 1968, les sections de Brevet de Technicien Supérieur (BTS) Diététique et Analyses Biologiques, sont supprimées dans les villes où sont créés les Instituts Universitaires de Technologie (IUT) Biologie ! C’est un premier transfert vers l’Enseignement Supérieur… avec un retour en arrière en 1981.
À partir de 1977 furent créées les Classes Préparatoires TB’ qui assurent à nos élèves bacheliers l’accès aux grandes écoles puis les BTS Biotechnologie, Qualité dans les Industries alimentaires et Bio-industries et Métiers des eaux qui constituent une ouverture vers le monde industriel… Le BTS Biochimiste sera transformé en BTS BioAnalyses et Contrôles.
Sans oublier les temps modernes que chacun vit : la rénovation du baccalauréat STL BGB… avec ses questions, ses incertitudes et ce qui parait actuellement ses remises en question liées à une perte d’autonomie…
Mais revenons à l’UPBM et à son histoire… donc aux temps héroïques…
2. Naissance de l’UPBM
L’envie de créer l’association est née du vécu des stages “d’apprentissage” des bases techniques de nos enseignements dans les laboratoires des Instituts Pasteur de Paris et Lille et la Faculté des Sciences de Caen.
Ces stages de formation (tous frais payés) sont organisés par le Centre d'Études et de Ressources pour les Professeurs de l'Enseignement Technique (CERPET) et supervisés par Albert OBRÉ IG et Claude AUDIGIÉ IPR.
Avant la rentrée de septembre, pendant une semaine, des professeurs viennent se former aux techniques de bactériologie, hématologie, sérologie.
Ah ! les discussions inoubliables à Paris, Lille, Caen, de ces jeunes collègues heureux de faire connaissance, de discuter et d’imaginer comment prolonger les contacts d’après stages.
C’est en particulier à la faculté de Caen que Jean-Pierre GUÉHO va, avec Guy LEYRAL (Bordeaux), Danièle FOSSÉ (Caen), Jacques QUÉVAL (Lille), Franck SAMOUELIAN (Paris), Jean MOULIN (Besançon) et quelques autres initier l’idée d’une association et d’une revue après avoir réalisé quelques dilutions en série ! Nous sommes en 1971, et l’assemblée constituante en 1972 institue l’UPBM et le premier numéro de L’OPÉRON nait en 1973.
L’idée, le fil conducteur ? Il faut relire l’article 2 des statuts :
« L’association a pour objet :
- d’assurer une liaison entre ses membres,
- de favoriser l’information et la documentation relatives à l’enseignement des sciences biologiques et biochimiques dans les établissements techniques publics. À ces fins l’association se propose :
- de publier un bulletin,
- de créer et d’organiser, réunions, conférences et séminaires,
- de participer à toute activité extérieure se rapportant à ces enseignements. »
Une Assemblée Générale constitutive se réunit le 22 octobre 1972 au Lycée Technique La Martinière-Duchère de Lyon. Des collègues de toute la France sont présents (réunion limitée au seul dimanche).
Les statuts sont sérieusement débattus et adopté le principe des délégués d’établissement, des membres actifs (enseignement public) et de membres sympathisants (personnes physiques et morales) (à l’époque les oppositions public/privé sont très marquées).
Un bureau provisoire est élu à l’AG de 1972 :
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Président : Jean MOULIN (Besançon)
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Vice-président : Jacques QUEVAL (Lille)
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Trésorière : Jacqueline CROIBIER (Grenoble)
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Secrétaire : Bernadette PELLEGRIN (Lyon)
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Rédaction de L’OPÉRON : Jean-Pierre GUÉHO (Lyon)
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Secrétaire de rédaction : Marie-Claude GARDIENNET (Lyon)
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Assesseurs : Jannick LEROUX (Dijon) et Henri PASCAL (Saint-Etienne)
Le premier numéro de L’OPÉRON sort en 1973.
Le rédacteur de L’OPÉRON est Jean-Pierre GUÉHO (Lyon) qui, en 2002, passera le relais à Jean-Noël JOFFIN (Saint-Denis). Encore en 2012, Jean-Pierre GUÉHO travaille toujours sur L’OPÉRON avec ses relectures soigneuses, la rubrique “la science en question”, la recherche d’articles et d’images, les relations avec l’imprimeur et en particulier le BAT (bon à tirer).
La lecture du premier éditorial donne l’explication des origines de l’association et du sigle UPBM.
Éditorial du premier numéro de L’OPÉRON (1973-1)
“En guise d'inducteur ...”
Ce premier bulletin est pour nous l'occasion de remercier toutes celles et tous ceux qui ont fait confiance au petit groupe de collègues réunis à Lyon le 22 octobre 1972 pour mettre sur pied l'U.P.B.M.
L' U.P.B.M.! Certes ce sigle ne regroupe pas toutes les spécialités de la Biologie enseignées dans les établissements techniques mais il ne faut surtout pas bouder l'Association sous prétexte qu'il n'est pas fait état de la Parasitologie ou de l'Hématologie. Essayez de composer un sigle “percutant” avec Biochimie, Parasitologie, Hématologie, Histologie, Immunologie, Bactériologie, Physiologie... L' U.P.B.M. ne veut pas diviser les collègues et encore moins couper les ponts avec les Naturalistes.
L'Association est née d'une simple constatation : les problèmes que pose l'enseignement de la Biologie et de la Biochimie dans les établissements techniques sont très particuliers et très divers. Pour tenter de les résoudre il était nécessaire de créer, de provoquer des échanges entre les collègues. Ceux d'entre nous qui ont eu l'avantage de participer à des stages organisés par le CERPET gardent un excellent souvenir de ce qui était fait au cours du stage proprement dit et des échanges “hors programme du stage”.
Tout ceci pour vous dire que l'Association ne pourra atteindre son but que si chacun de ses membres participe à sa vie. N'hésitez donc pas à faire part de vos problèmes, de vos désirs, de vos suggestions, de vos critiques en écrivant au siège de l'Association. Dans la mesure du possible, une réponse vous sera adressée soit par lettre personnelle soit par la voie du bulletin de liaison.
Cordialement vôtre
Le premier bureau est élu à l’AG de 1973 :
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Président : Jacques QUÉVAL (Lille)
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Vice-Président : Jean MOULIN (Besançon)
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Secrétaire : Bernadette PELLEGRIN (Lyon)
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Trésorier : Jacqueline CROIBIER (Grenoble)
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Assesseurs : Jannick LEROUX Dijon) et Nelly MARCHAL (Paris)
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Rédaction : Jean-Pierre GUÉHO (Lyon) et Guy LEYRAL (Bordeaux)
3. Publications
L’Opéron
L’OPÉRON, baptisé au début “bulletin de liaison”, est vite devenu la revue et la vitrine de l’association. Le fil conducteur pourrait se résumer à “Opéron = J-P.GUÉHO + J-N.JOFFIN”. Difficile de dissocier la revue de son rédacteur en chef créateur qui a fait œuvre scientifique, pédagogique et artistique. Sortir quatre numéros par an même sous 32 pages comme au début, s’est vite révélé une aventure, passés les enthousiasmes des premiers mois. Il faut tenir compte des vacances scolaires, du travail de l’enseignant, des examens… et des articles proposés.
L’OPÉRON ancienne formule paraitra pendant 76 numéros (de 1973 à 1986) - ainsi les premières années la parution n’est pas régulière, la préparation des Opérons reposant sur les seules épaules du rédacteur en chef. De plus le Ministère offre une année sabbatique à Jean-Pierre GUÉHO en 1974/1975 (il fait de la recherche en immunologie dans un grand laboratoire hospitalier lyonnais).
Donc, pendant l’absence du rédacteur, les collègues de France patientent, payant leurs cotisations pour des numéros qui n’arrivent pas. Pour pallier le manque, des collègues volontaires confectionnent des “petits opérons” de remplacement, sous forme ronéo. Ainsi paraissent les contributions des collègues de Caen, Paris et Dijon-Sens.
En 1973 le fichier a 207 noms pour 38 lycées. Tenir la cadence, solliciter les auteurs, relire les articles, relancer, etc... Les volontaires bénévoles du secrétariat doivent faire attendre les impatient(e)s.
Pour payer les Opérons de plus en plus chers il faut beaucoup d’argent. D’où l’idée d’insérer des publicités dans la revue, d’éditer des publications payantes en direction des professeurs et des élèves : annales, planches d’hémato, guide du prélèvement sanguin, diapositives…
Une réunion a lieu à Cachan dans les locaux de l’ÉNS : Jean-Pierre GUÉHO nous présente un jeune graphiste. Ce devait être en 1996 environ. Une nouvelle maquette, un nouveau format (A4 soit 21x29,7 cm au lieu de 21x27 cm), de la couleur au moins pour la couverture… Cédric PIGOT commence le travail de maquettiste pour le n°1 de la nouvelle série ! L’aventure continue en 2012 : qui aurait cru cela en 1996 ? Il fallait faire confiance à un débutant et nous n’avons pas hésité beaucoup : il fut l’aiguillon pour nous pousser vers la modernité.
Annales et autres publications
Le fac-similé intégral eut été une technique tout à fait applicable… s’il ne fallait procéder à des économies. Et oui, à l’époque, on faisait du vrai copier-coller avec un découpage soigneux des sujets pour éliminer le blanc inutile et coûteux en nombre de pages puis collage, pagination, impression, facturation et expédition. Le manuscrit était ainsi allégé et son prix moindre car il fallait absolument proposer le prix le plus bas possible aux élèves et aux étudiants, comme aujourd’hui d’ailleurs.
Au début ce sont des membres de l’équipe lyonnaise (Nicole GINIÈS, Guy BATTIER, Jean-Pierre GINIÈS) qui créent les premières annales selon ce mode de l’époque.
Pour les annales F8 c’est Bernadette VANET (Paris) qui prépare la maquette.
Une expérience malheureuse avec une secrétaire strasbourgeoise nous fait perdre pied sur le marché des F8 devenus SMS. Livraison tardive, trop de pages. Grosse perte pour l’UPBM… tant financière qu’associative.
Par la suite d’autres s’attèlent à ce travail (Pierre CORNET, Jean-Noël JOFFIN, Pascal LAURENT, Michel VOL). Souvenons nous de l’art de Pierre CORNET, grand découpeur, dans le gain du 1/10e de mm grâce au cutter.
Puis sont décentralisés la confection, l’impression, le stockage et l’expédition des publications : que les bénévoles des centres de Lyon (Guy BATTIER), de la Rochelle (Pierre CORNET), de Strasbourg (José DÉIANA, Alain BERNARD, Isabelle FALLER , Christine SCHNEIDER, Philippe AUDEBERT) soient remerciés pour leurs tâches d’emballage, expédition, facturation.
Mais encore faut-il expédier… Et là aussi on retrouve la même ardeur pour réussir une opération quasi professionnelle. Et à l’affût de toute économie, voilà encore Pierre CORNET récupérant les cartons de boissons des distributeurs et réclamant un diable pour le transport, seule dépense qu’il consent à imposer à l’association ! N’oublions pas Guy BATTIER puis Françoise DUMOULIN avec son stock fort varié… et quelques clients pénibles !
Sans ces “petites mains” l’association ne peut pas financer L’OPÉRON sauf au prix d’une grosse augmentation de la cotisation ! ou d’un changement de forme de la revue.
Autre aventure : le Prélèvement sanguin. Ce fut la seule publication particulière réalisée par l’UPBM : les collègues ayant écrit pour nos sections devaient s’adresser aux éditeurs privés (Foucher, Doin, CRDP de Dijon ou d’Aquitaine, Casteilla…) comme nous l’avions décidé pour éviter des conflits délicats à gérer. Un grand merci à Chantal BAUMERT (Strasbourg) pour cette réalisation qui reste la seule sur le marché avec la nouvelle édition réalisée par Catherine POCHET (Paris, Angers) et Michèle POIROT (Versailles).
Et n’oublions pas les diapositives ! Et oui, il n’y avait pas à l’époque de Google images. Grâce à Hélène BROSSARD, Odette TERRY, Danièle LECQ, Hélène GRENOUILLAT, Jean-Pierre GUÉHO, Guy LEYRAL, Yves RANNOU, Marie-José BOURILLON, et bien sûr Alphonse MEYER qui décline les dias en planches et cédérom.
Suivirent cassette vidéo de fermentation et cédéroms (hématologie et épuration).
4. Fonctionnement
Comment communiquer ?
Faire une réunion supposait d’informer tout le monde : seule solution le courrier postal et il fallait faire des photocopies de l’ordre du jour et convocation, les mettre en enveloppe, ajouter les adresses, lécher et coller les timbres, poster… Les enfants LEVEAU et JOFFIN se souviennent de la joie du courrier manuel !
Dans les années 1989 à 1997, Pierre CORNET et Jean-Noël JOFFIN animent l’édition d’un petit journal de 4 pages intitulé “Labo News”, utilisé pour “recueillir des infos diverses sur les produits et matériels” et les faire circuler rapidement vers les collègues.
Si la communication par courrier postal est la règle dans les années 1970, les nouvelles technologies : Minitel (1983), Informatique (1984), Internet (1999), accélèrent et facilitent les échanges.
Rappelons-nous une expérience mémorable de communication par minitel à plusieurs dans des conditions inimaginables aujourd’hui, initiée par François RENAUD (Villeurbanne).
Mais l’arrivée d’internet a vraiment changé les choses avec une communication facilitée.
C’est grâce à Mostafa KRIAT que l’UPBM a investi la toile. Il a su rassembler une équipe efficace avec Antoine GAUDIN, Stéphane LEBLOND et l’inoxydable Didier HIROU avant de partir cueillir des châtaignes en Ardèche.
L’ordinateur est la vraie révolution de ces années 1980 : il est difficile, pour les jeunes, d’imaginer la vie sans informatique et internet… On passe du copier coller de sujets à une gestion entièrement informatique…
Mais si L’OPÉRON papier perdure, la question d’une édition électronique a été évoquée… et abandonnée dans l’immédiat.
Les petites mains de l’upbm
Tenir à jour le fichier adhérent
Au début sur cahier de papier, on note le nom et le n° d’adhésion, et on archive une photo d’identité. Puis sur cahier “exacompta” les noms sont classés par académie et par établissement. Ensuite on utilise un classeur à feuilles mobiles où sont en plus notées les cotisations.
Rappeler les retardataires non à jour
Les premières trésorières efficaces furent des Lyonnaises : Jacqueline CROIBIER, Hélène BROSSARD, aidées par Odette TERRY, Danièle LECQ, Claudette BOURDON, Nicole GINIÈS. Puis Jean-Pierre GINIÈS est le trésorier, avant de passer la main à Gérard LEVEAU (Saint-Denis puis Caen) en 1990.
À l’époque chaque centime de franc est compté et les dépenses sont réduites au minimum (c’est l’époque des pionniers !).
Expédier L’OPÉRON
Le centre d’expédition est Lyon jusqu’en 1999. Fin 1999 ou début 2000, les collègues d’Ambérieu, malgré leur faible nombre, reprennent au pied levé l’expédition de L’OPÉRON. Pour finir par le routage par l’imprimeur en 2011…
Quatre fois par an au moins, plus quelques séances pour les convocations à l’AG ou des envois d’enquête, l’équipe lyonnaise se réunit le soir dans une salle de TP (à l’époque les lycées ferment tard, et il n’y a pas encore de caméras, radars, etc…).
Partage des fiches mobiles du fichier, écriture à la main des adresses sur les enveloppes, collage des timbres poste, mise en carton pour le transport le lendemain dans le coffre de l’auto GINIÈS et dépôt à la Poste…
La technique est améliorée en 1987 avec l’outil informatique “4ème Dimension”, l’application ayant été faite par Jean-Luc CHASSÉ (faculté de Lyon) et Jean-Pierre GINIÈS, ce qui permet l’édition d’étiquettes lycées (noms sur le côté) et d’étiquettes individuelles. La tâche d’écriture des adresses est remplacée par le collage des étiquettes sur les enveloppes ; il reste le remplissage, le timbrage et le dépôt postal.
Donc un travail bénévole, mais ces soirées sont de bons souvenirs. Du travail planifié et rondement mené, avec la participation d’enfants de collègues venus jouer à la Postière, mais aussi des rires, des blagues, des échanges plus longs qu’entre deux portes, et puis les dernières années, un petit arrosage avec gâteaux.
Nous remercions l’équipe d’Ambérieu qui a pris le relais des lyonnais(e)s.
Commandes et facturation des anciens numéros de L’OPÉRON et des diapositives
Tâches assurées par Danièle LECQ, Chantal RENAUD et Jean-Pierre GINIÈS.
Commande et facturation des annales F8 et BTS
Par Guy BATTIER d’une grande fidélité, d’une belle générosité et d’une grande patience avec des collègues trop pressés. Puis Françoise DUMOULIN (Lyon) prend le relais.
L’équipe de Lyon a été marquée par trois disparitions : Danièle LECQ (1985), Chantal RENAUD (1997), Hélène BROSSARD (2001). Les Lyonnais(es) et les autres se souviennent.
L’assemblée générale : un moment fort de la vie associative
Les premières AG ont lieu :
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en 1972 à Lyon : assemblée constitutive et bureau provisoire,
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en 1973 à Lyon : bureau définitif,
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en 1974 : pas d’AG,
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en 1975 à Cachan (ENSET),
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en 1976 à Lyon : AG samedi et dimanche,
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en 1977 à Montpellier : cette AG marque un tournant car organisée sur 3 jours, samedi, dimanche et lundi, avec la visite de la vieille ville et des laboratoires du Pr Jacques ROUX. Superbe accueil des montpelliéraines !
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en 1978 à Saint-Julien en Beaujolais dans la maison de Claude BERNARD (pour le centième anniversaire de sa mort).
La suite ? C’est une ville différente chaque année : un peu un tour de France touristique qui a ses fidèles. L’avantage, c’est de sensibiliser toutes les régions, de visiter les laboratoires des lycées et de prendre des idées nouvelles… C’est l’occasion de maintenir la cohésion du groupe et de se donner du courage au début de chaque année scolaire.
Un grand merci aux nombreuses équipes qui nous ont accueillis pour les AG. L’organisation de ces AG est un gros travail, mais les retombées sont positives pour l’ambiance intra lycée.
Voir sur le site du congrès annuel les viles hôtes de chacun des congrès.
Le bureau de l’UPBM
Jacques QUEVAL Président est nommé à la Réunion en 1976.
En 1978, Jean-Pierre GINIÈS entre au bureau où il occupe successivement les postes de : Vice-Président 2 ans (faisant fonction de Président), Président 4 ans, Vice-Président 4 ans, Trésorier 4 ans, Trésorier adjoint 2 ans, Assesseur 2 ans.
En 1984, Jean-Noël JOFFIN est élu Président et il le reste jusqu’en 2002, date à laquelle il prend le relais de Jean-Pierre GUÉHO au poste de rédacteur de L’OPÉRON.
L’UPBM doit beaucoup à Jean-Noël JOFFIN, et la vitalité de notre association est bien à l’image du Président qu’il a été. Jean Noël, aidé de nombreux membres de l’association, nous a fait franchir les étapes de la modernité avec le Minitel, l’Informatique, les Macintosh et surtout la nouvelle maquette de L’OPÉRON depuis 1997.
Merci à Christine SCHNEIDER qui a brillamment assuré la Présidence et bon vent à Jean-Paul BRUNET.
Trésorerie : la transparence
Échaudé par une autre expérience associative (loi 1901), Jean-Pierre GINIÈS a voulu la transparence des comptes, pas seulement le bilan annuel comme le font nombre d’associations.
Tous les comptes bancaires doivent être visibles. Et nous devons connaître toutes les personnes habilitées à les gérer. En somme un tableau de bord qui permet de passer la main dans la transparence.
Merci aux trésoriers Gérard LEVEAU et Gisèle RIGARD qui savent eux aussi combien le travail de trésorier est ingrat mais indispensable. Et merci à Christine BENAYOUN qui reprend le flambeau dans le même esprit.
5. L’UPBM en actions
Baccalauréat F7/F7bis puis STL
1984 : Entrevue au Ministère de la Santé avec le Directeur Général de la Santé le Professeur Jacques ROUX (Jean-Pierre GINIÈS et Nicole OGER de Montpellier), sur les problèmes d’admission des baccalauréats F8, F7, F7’ en Écoles d’Infirmières.
1986 : Ce baccalauréat de technicien “sciences biologiques”, créé en 1968 doit être défendu dès 1977 et l’UPBM s’en préoccupe (L’OPÉRON 1977-2, p.3). Mais c’est lors de l’Assemblée Générale de La Rochelle (18-20 octobre 1986) que retentissent les premiers “ratés” inquiétants ; notre Ministre M. MONORY voudrait “réparer” (nous craignons : mettre à la casse) la série F7-F7’. Chacun dans son lycée est sollicité pour écrire au ministre ainsi qu’à ses élus.
1987 : Le fameux “livret scolaire” a bien fait couler encre et salive (L’OPÉRON 1987-3, p.XIV dans les pages jaunes).
1991 : Un projet de fusion F7-F7’, et de transformation technologique, préoccupe les collègues et le bureau (L’OPÉRON 1991-2, p.39 et 41 ; L’OPÉRON 1992-1, p.43). Rédiger le nouveau programme pour ce qui sera le bac STL-BGB a donné bien lieu à bien des discussions de bureau et d’AG.
1995 : À compter de la session 1995 le baccalauréat nouveau est arrivé (BOEN n° 10 du 28 juillet 1994) et le bac STL BGB pour “Sciences et Technologies de Laboratoire Biochimie Génie Biologique” voit ses épreuves précisées (L’OPÉRON 1994-1, p.47-48).
Arrive le “Dossier d’ajustement” (L’OPÉRON 1995-2, p.60 ; L’OPÉRON 1995-4, p.48-49 ; L’OPÉRON 1996-2, p.46-47) source de nombreuses discussions, parfois un peu casse tête.
2005 : En 2005, sous la direction de feu Guy LEYRAL, nous avons déjà participé à la rénovation des programmes de STL. Lors de la première réunion qui a regroupé les professeurs de BGB, les professeurs de sciences physiques et chimiques et les inspections respectives, la question de la fusion ou tronc commun en première STL a été posée. Tous les membres présents ont écarté cette idée à l’exception de l’IG de sciences physiques qui souhaitait un tronc commun en biochimie. Les raisons de notre refus de la fusion reposent sur des arguments de terrain : différence de profils des élèves et de projets, la convergence historique biochimie et chimie n’est plus de mise avec le développement des biotechnologies au profit parfois de la chimie. La réforme a capoté en partie à cause de la réduction des filières STI à 5 baccalauréats et le contexte politique.
2008 : Et en 2008, l’UPBM est toujours en première ligne pour défendre le baccalauréat STL BGB. En mai 2008, le ministre Xavier DARCOS charge le Recteur de GAUDEMAR de mener la réforme du lycée. Lors de la rencontre en octobre 2008, le Recteur confirme que la biologie appliquée demeurerait un des enseignements de la dominante "technologique" du lycée d'enseignement général et technologique. Nous devons lui montrer la spécificité de la filière absente au collège (L’OPÉRON de 2008 n°47, p.31 à 36).
2009 : Une entrevue décisive de Jean-Paul BRUNET, Jean-Noël JOFFIN, Mostafa KRIAT à Paris avec le représentant du Ministre sur la réforme CHATEL… Le nouveau ministre, Luc CHATEL poursuit la réforme avec l’idée, semble-t-il, de fusionner totalement la STL sous la dominante des sciences physiques et chimiques, tout en conservant l’enseignement technologique (rapport de Richard DESCOING).
Une audience a été accordée à l'UPBM le mardi 18 décembre 2009 avec le conseiller pédagogique Érick ROSER. Lors de cette première rencontre, M.ROSER, nous développe le cadre de la réforme en insistant sur le développement des formations scientifiques au lycée autres que S, sans élargissement. Il nous a rappelé avec insistance que notre filière formait seulement 5000 bacheliers sur 500000 ! À la fin de la rencontre, il nous sollicite notamment pour faire des propositions sur :
- les points communs des STL-BGB avec les STL physique et chimie,
- ce que nous pouvons offrir comme exploration du vivant pour les élèves en STL chimie,
- les moyens pour faciliter le déploiement de la filière dans de nouveaux établissements, notamment en terme de laboratoire polyvalent.
2010 : À l’unanimité, le bureau décide de participer à la réforme pour limiter la “casse”. Lors d’une deuxième rencontre avec M.ROSER, le 25 janvier 2010, nous argumentons encore contre la fusion en classe de première en montrant l’importance de l’attrait de la biologie, et en déplorant l’absence d’un enseignement sur le vivant dans le tronc commun STL.
Nous proposons, le 30 janvier, un découpage en classe de première avec un tronc commun et deux options distinctes : biotechnologies et sciences physiques et chimiques. Le 5 mars, nous apprenons la division actuelle des enseignements avec CBSV, MI et biotechnologies (ou SPC) et la présence de SPC dans le tronc commun. Nous protestons contre la dénomination de CBSV et insistons sur le caractère technologique de la série biotechnologies, le nécessaire équilibre entre sciences physiques et biotechnologies.
Lors des travaux d’écriture des programmes, nous voyons apparaître l’inspection de SVT. Nos propositions sont systématiquement contestées par les deux autres inspections (SPC et SVT) avec tricotage et détricotage épuisants. Ce qu’on a ressenti depuis le début c’est que la réforme se fera avec ou sans nous. On pourra toujours nous objecter que le refus et la résistance au rouleau aurait permis de changer la donne. Nous avons peut être fait fausse route, mais à aucun moment nous avons eu l’impression de trahir l’intérêt de nos élèves et nos formations et les postes qui s’y rattachent. Nous tentons de maintenir notre identité dans le nouveau schéma du lycée général même si la dilution nous guette. Nous avons fait ce choix quitte à se tromper, le plus simple aurait été de rester à la maison.
Baccalauréat SMS puis ST2S
Plus récemment, c’est la rénovation du baccalauréat SMS (L’OPÉRON de 2006 n°38, p.31) qui devient ST2S (Sciences et Technologies de la Santé et du Social) après 14 années de bons et loyaux services (mise en place en classe de première à la rentrée 2007 et donc premier bac en juin 2009).
La série ST2S venait d'être rénovée. La réforme du lycée vient alors se mettre en place et la ST2S se voit quelque peu oubliée… L’UPBM a beaucoup de peine à intervenir dans les différentes réunions de travail sur la rénovation de la rénovation. En mars, l'UPBM s'inquiète des conditions de mise en œuvre de la réforme du lycée, pour les ST2S, qui ne bénéficient ni réellement des dispositions concernant les séries de l'enseignement général, ni des dispositions concernant les séries de l'enseignement technologique.
Un certain nombre de textes modifient le bac rénové. Ils sont signalés sur le site UPBM.
BTS biochimiste puis BioAnalyses et Contrôles
Pour le BTS Biochimiste, l’UPBM, par son représentant Robert BARBE (Grenoble), participe aux réunions de la 6ème CPC pour définir les référentiels de l’emploi, du diplôme ainsi que les programmes (L’OPÉRON 1986-2, p.38).
Et depuis, il est devenu le BTS-BioAC.
BTS AB puis ABM
1984 : Jean-Pierre GINIÈS représente l’UPBM au Groupe de Travail de la 6ème CPC sur le BTS AB.
La rénovation du BTS-AB donne aussi des inquiétudes et du travail à l’UPBM (L’OPÉRON 1983-3, p.27 ; L’OPÉRON 1985-3, p.35 ; L’OPÉRON 1989-1, p.40) ; les conditions de délivrance du certificat de capacité pour effectuer des prélèvements sanguins en vue d’analyses de biologie médicale (L’OPÉRON 1992-3, p.34) puis la rénovation du BTS Biochimiste qui s’est finalement produite avant celle du BTS-AB, ont occupé un certain nombre de réunions de bureau. La réforme du BTS-AB, pilotée par notre Inspecteur Général AUDIGIÉ, avait en effet pris beaucoup de retard du fait de sa maladie puis de son décès en 1990 (hommage de J.FIGARELLA dans L’OPÉRON de 1990-1, p.2).
Et depuis, il est devenu le BTS-ABM.
BTS Biotechnologie puis Biotechnologies
Même si l’UPBM n’est pas intervenue es qualité dans la création du BTS Biotechnologie, un certain nombre de ses membres y ont pris part. Il n’en a pas été de même quand, plus tard, il y a eu la rénovation de ce BTS dénommé désormais Biotechnologies (travaux entre mars 2002 à juin 2004) (L’OPÉRON de 2006 n°38, p.30).
CPGE : le combat pour les TB
Dès 1977, en créant, sous l’impulsion du ministre STOLÉRU, des classes préparatoires spécifiques pour l'accès de bacheliers technologiques aux écoles d'ingénieurs et vétérinaires, les ministères chargés de l'Éducation Nationale et de l'Agriculture espéraient valoriser et développer ce type de filière.
Après un démarrage dans deux centres (Paris et Strasbourg) un 3ème ouvre en 1978 (Toulouse), la montée en puissance se fait assez lentement mais au bout d’une dizaine d’années la filière commence à être connue et reconnue en particulier au niveau des concours.
Cependant, au début des années 1990, le ministère de l’agriculture commence à réfléchir sur une autre stratégie pour intégrer ses bacheliers dans le cycle ingénieur en constatant que sa filière de bac D’ n’a que peu de succès et de réussite dans les études longues.
Début 1994 les professeurs enseignant en TB’ ont attiré l’attention sur les graves menaces de suppression qui pesaient sur ces classes préparatoires ; menaces évoquées lors de réunions organisées à l’INA et au Ministère de l’Agriculture sous prétexte de difficultés pour organiser un concours spécifique à ces sections pour l’entrée à l’INA, aux ENSA et aux ENITA.
Lors d’une réunion au Ministère de l’Agriculture, le 6 juillet 1994, il est décidé de supprimer purement et simplement à partir de la rentrée scolaire 1995 non seulement le bac D’ de leur ministère mais aussi les CPEG TB’ de l’Éducation Nationale (en mettant à la place des ATS). Ce fut le point de départ d’une longue lutte (jusqu’en 2003) pour obtenir la pérennisation puis le développement des CPGE TB rénovées.
Une vaste campagne de sensibilisation des acteurs politiques fut lancée via les collègues de l’UPBM en particulier en sollicitant les élus pour poser des questions écrites au gouvernement. M.BAYROU (ministre de l’EN), M.FILLON (Ministre l’Enseignement Supérieur), M.PUECH (Ministre de l’Agriculture) ont fini par accorder un moratoire de 2 ans (jusqu’en 1996) à la fermeture des TB’.
En 1995, la rénovation en classe préparatoire TB (technologie et biologie) la rend désormais accessible aux élèves des sections STAE ou STPA (L’OPÉRON de 1995-4, p.48 sq).
Début 1997 la situation se retrouve bloquée par la volonté du Ministère de l’Agriculture de fermeture de cette filière. Le Ministre M.BAYROU propose un nouveau moratoire de 2 ans. Mais en février 1997 la DLC envisage la fermeture pure et simple de ces classes en demandant aux recteurs concernés d'étudier les modalités pratiques de ces fermetures immédiates.
Nouvelle campagne de lobbying auprès des élus en profitant de la campagne électorale présidentielle, avec pour résultat le 20 mai 1997 la décision du ministre de l’agriculture M.VASSEUR d’un nouveau moratoire pour le maintien.
Une mission d'évaluation conjointe des Inspections générales des deux ministères a enfin eu lieu début 1998 et le rapport fut tout logiquement très favorable à la pérennisation de cette filière confirmant ainsi notre analyse et notre souci de rénovation de ces classes.
Courant 1999 des contacts avec des Directeurs d'Écoles Agronomiques permettaient d'entrevoir enfin un déblocage de la situation. En effet, fin janvier 2000, M.DUJON (chargé de mission) a réuni un groupe de travail qui a montré tout l'intérêt de ces classes et devait faire des propositions au Ministre, M.ALLÈGRE, qui devait donner, enfin et rapidement, son feu vert à la rénovation de cette filière.
Or le changement de gouvernement a remis le dossier en léthargie profonde alors que tout était une question de quelques jours ou semaines.
Quand le sénateur LORRAIN interpelle le ministre, il lui répond :
« L'avenir des classes préparatoires scientifiques de la filière "technologie-biologie" (TB) doit être envisagé avec prudence. Cette formation continuera à offrir des débouchés aux bacheliers technologiques et, dans le cas présent, aux titulaires de baccalauréats STL-BGB, STPA et STAE. Néanmoins, il est apparu que de nombreux élèves poursuivent leurs études dans d'autres écoles que celles qui recrutent par le concours TB et à l'université où, semble-t-il, ils obtiennent des résultats honorables. D'autres élèves entrent dans les écoles d'agronomie et suivent sans difficulté leur scolarité. Ces éléments d'appréciation enrichissent la réflexion menée sur la filière TB. Au vu de la stabilité des flux au concours des écoles d'agronomie, et dans le cadre de l'éventuelle réforme des programmes qui devrait suivre la réforme du secondaire, des objectifs seront définis pour assurer aux élèves des débouchés multiples et les rendre plus lisibles. Le travail de concertation initié avec les professeurs de classes TB, les directeurs d'écoles d'agronomie et les inspecteurs généraux des disciplines les plus représentées dans cette filière sera poursuivi dès septembre 2000. » (réponse publiée dans le JO Sénat du 21/09/2000, p.3260).
Finalement la rénovation des programmes et la pérennisation des TB sont atteints en 2003 et le développement des sections très récemment vers les années 2010.
Ce n’est que fin janvier 2003 que ce message est posté sur la liste UPBM :
« Le train de la rénovation des TB va sortir de la gare (voie de garage où il stationne depuis ...des lustres) le 3 mars prochain ; la remise en route a été laborieuse mais il faut espérer que la vitesse de croisière sera vite atteinte afin de tenir l'objectif : nouveau programme en septembre 2003 surtout que le ministère de l'agriculture est devenu très favorable à ces classes et ces élèves dont on commence à percevoir les qualités (au royaume des voyants les borgnes ne sont rien, mais au royaume des aveugles les borgnes sont rois) (devinez qui sont les voyants et les aveugles et les borgnes !) »
(Voir L’OPÉRON de 1998 n°8, p.43 à 48 et L’OPÉRON de 2001 n°17, p.42, par A. MEYER ; L’OPÉRON de 2000 n°15, p.43 à 46 par Jean-Pierre PÉRÉ).
Recrutement : capet, agrégation
Nos premières inquiétudes sur le “devenir” de l’agrégation de Biochimie-Génie biologique arrivent en 1983 (L’OPÉRON 1983-3, p.25-25) ; mais surtout, en 1997, Jean-Noël JOFFIN ayant entendu des rumeurs “concernant le retour d’une tentative de rapprochement de l’Agrégation de Sciences Naturelles et de l’Agrégation de Biochimie-Génie biologique” (L’OPÉRON de 1997 n°2, p.45 ; L’OPÉRON de 1998 n°6, p.36, 37 et 40 ; L’OPÉRON de 1999 n°11, p.42).
En 1997, réunion à Paris (J.-P.GINIÈS et J.-N.JOFFIN) avec M.DUBACQ professeur de faculté naturaliste, sur l’avenir de notre agrégation, envisagée comme option de celle de SVT ?
Il y a également les diminutions de postes à l’agrégation : 16% en 2000 (L’OPÉRON de 1999 n°12, p.44 et L’OPÉRON 2000-13, p.56 ; lettre au ministre de septembre 2000 : L’OPÉRON 2001-17, p.26) puis diminution de postes également au CAPET comme à l’agrégation (lettres au Président de la République et au Ministre de l’Éducation Nationale, L’OPÉRON de 2006 n°38, p.30).
Les “soucis” pédagogiques
Les calculatrices devenant de plus en plus puissantes et courantes, il a fallu, au moins pour les examens, abroger une vieille circulaire (2 octobre 1979) et la remplacer par une autre mieux adaptée (circulaire du 28 juillet 1986, L’OPÉRON 1986-4, p.35 ; L’OPÉRON 1987-4, p.38 ; L’OPÉRON 1995-3, p.60).
L’informatique fut bien sûr un plus gros “morceau” : colloque en novembre 1983 (L’OPÉRON 1984-1, p.23-24), L’OPÉRON double “spécial informatique et laboratoire” en 1990 (L’OPÉRON 1990-3-4), un stage organisé à l’ENS de Cachan, pour ne citer que les points les plus marquants.
Et… “mais bon sang ! mais c’est bien sûr” faut pas l’oublier celui-là : le sang. Il en a fait couler… de l'encre ! Comment s’approvisionner ? (L’OPÉRON 1993-1, p.43-44), surtout quand les CTS refusent (Cachan et Cannes, L’OPÉRON 1994-2, p.28) ; et le bureau se fait du mauvais sang (L’OPÉRON 1994-4, p.41-44 ; L’OPÉRON 1997-1, 1er de la nouvelle numérotation, p.39), surtout que parfois, il faut payer (L’OPÉRON 2002, p.32-33). Bien entendu, la confection d’un numéro double de L’OPÉRON “Spécial sécurité” ne résout pas tous les problèmes (L’OPÉRON 1996-4).
Mais la sécurité ne concerne pas que le sang (L’OPÉRON 1995-3, p.59-60), l’élimination des déchets en fait également partie (L’OPÉRON 1997-3, p.33-34 ; L’OPÉRON 1999-11, p.45-48). À l’AG de Bourges en octobre 1999 (L’OPÉRON n°14 de l'année 2000, p.45-47) l’UPBM s’aide du travail présenté par le groupe 3RB et réclame une harmonisation des procédures d’élimination des déchets chimiques et biologiques produits par nos activités de TP. Plus tard le bureau finit par demander : “Que faites-vous de vos déchets chimiques ?” et lance une enquête (L’OPÉRON 23 de 2002, p.35).
Des enquêtes…
Elles ne résolvent pas les problèmes bien entendu, mais elles permettent de mesurer l’importance des soucis de nos collègues et de collecter des idées, d’argumenter auprès des interlocuteurs du bureau. Merci au passage, à celles et ceux qui ont bien voulu prendre le temps de nous répondre. Parmi ces enquêtes, on trouve :
- Comment noter en TP de biochimie ? (L’OPÉRON 1984-1, p.13-16).
- Que deviennent nos anciens BTS ? (BTS BC Bourges, L’OPÉRON 1990-1, p.41).
- Comment conserver les souches ? (L’OPÉRON 1994-3, p.37-41).
- Quels TP de microbiologie en F8 (L’OPÉRON 1994-3, p.42-43).
- Comment s’approvisionne-t-on en sang ? (L’OPÉRON 1994-3, p.44-46).
- Quels TP pour le nouveau bac STL-BGB ? (L’OPÉRON 1994-3, p.47-49).
Et les TPE ? Ils ont donné tellement de soucis ces Travaux Personnels Encadrés qui devaient être mis en place en 2001 ! (L’OPÉRON 17 de 2001, p.26). Alors l’UPBM enquête (L’OPÉRON 18 de 2001, p.27 ; L’OPÉRON 2002-21, p.47-47) et les commissions cogitent, beaucoup : AG de Clermont-Ferrand en octobre 2000 (L’OPÉRON 17 de 2001, p.44), AG de Brest en octobre 2001 (L’OPÉRON 2002-21, p.46-47).
Le personnel de laboratoire
L’UPBM s’inquiète également lorsque ça va mal du côté du personnel de laboratoire, de ses statuts (L’OPÉRON 1985-3, p.36-37) ou de ses missions (L’OPÉRON 5 de 1998, p.39-40). Ces collaborateurs de nos enseignements nous sont vraiment indispensables car il nous faut du matériel et des réactifs bien préparés pour nos TP, lesquels se déroulent dans des locaux propres et rangés, tâches qui sembleraient… statutairement incompatibles ?
Entretiens de la Villette : “biotechnologies : de la recherche à la production industrielle”
Les 6 et 7 avril 1989 , l’UPBM a participé avec la Cité des Sciences et de l’Industrie, l’APGB, la Fondation Villette Entreprise, l’Institut Pasteur, l’INRA, l’INSERM, les inspections générales de biologie géologie, de sciences et techniques industrielles et de l’enseignement agricole aux Entretiens de La Villette : “Biotechnologies : de la recherche à la production industrielle”. L’ENCPB (Paris) et le Lycée Jean Rostand de Strasbourg étaient présents. Entre autres, un logiciel d’enzymologie et des comptes rendus de manipulations de génie génétique ont été présentés par Daniel LONCLE et des étudiants. De même José DÉÏANA, Gérard COUTOULY et des étudiants ont mis en œuvre un bioréacteur qui avait été mis en place par Biolafitte (L’OPÉRON 1989-4).
Universite d’été à Toulouse en juillet 1985
Au moment de la création du BTS Biotechnologie à Paris et Strasbourg (première session d’examen en 1986), notre association a organisé conjointement avec le CNRS (direction scientifique Professeur Jean-Pierre ZALTA) une Université d’été à Toulouse en Juillet 1985 dont Gérard COUTOULY devait en coordonner le rapport. La grande question qui agitait le monde des biologistes et médecins du moment était celle de l’utilisation de l’hormone de croissance obtenue par génie génétique en remplacement de l’hormone extractive dont certains échantillons s’avéraient être contaminés par le virus de la maladie de Creutzfeld-Jacob.
Le rapport n’a finalement pas été publié par le CNRS et des fragments ont été repris sous forme d’articles dans, entre autres, un numéro spécial Biotechnologies de L’OPÉRON (L’OPÉRON 1986-4).
Dans le même registre de l’introduction d’un enseignement de biotechnologies, les documents écrits du stage CERPET que Gérard JONARD (IBMP-Strasbourg) et Gérard COUTOULY ont organisé à Strasbourg (31 mars-1 et 2 avril 1987) (avec l’aide matérielle de Pharmacia) ont été publiés dans un numéro spécial Chromatographie et électrophorèse de la revue L‘OPÉRON,1989-2, p.2-33.
L’UPBM et l’Inspection
L’UPBM est-elle contre l’inspection ? Non bien sûr. Disons qu’il y avait la volonté d’avancer sans trop attendre d’un groupe d’inspecteurs assez réduit à ses débuts : en 1970 un IG Albert OBRÉ et un IPR Claude AUDIGIÉ. Un inspecteur est un élément des rouages administratifs ce qui, parfois, réduit sa volonté de communication.
L’UPBM, association à vocation de rassembleur, utile comme formateur, a été reconnue comme interlocuteur valable. Depuis 1985 les inspecteurs sont invités à nos AG où ils prennent la parole le samedi pour transmettre des informations récentes, et répondre aux questions. Nous les invitons au repas du samedi soir, ce qui donne une note supplémentaire de convivialité.
Suite à des échanges assez vifs sur les BioServices (Bac Pro) à l’AG de Rennes en 1991 nous invitons les inspecteurs à l’AG 1992 de Lyon (vingtième anniversaire) mais sans prise de parole ; évidemment cela est mal pris. Les inspecteurs refusent l’invitation et seul Jean FAVELIER IPR représente le Recteur de Lyon.
Des échanges de courrier (Jean-Pierre GINIÈS - Jean FIGARELLA IG) et une entrevue plus tard, le courant passe de nouveau entre l’UPBM et l’Inspection.
En conclusion, Jean-Pierre GINIÈS souhaite que ces quelques souvenirs puissent être utiles aux collègues qui veulent connaître l’histoire de l’UPBM. Tout n’a pas été écrit, car comment résumer tant d’années en si peu de pages. D’autres membres de l’UPBM peuvent apporter leur éclairage sur notre histoire. Il se réjouit de voir continuer l’aventure UPBM.
Jean-Pierre GINIÈS dédie ce témoignage à tous ses collègues lyonnais qui ont cru en l’UPBM et en son rayonnement. Bon courage à toutes et à tous.
6. Pour finir
Un petit mot d’un ex-président un peu trop longtemps à la tâche ! et qui bientôt va être atteint par la limite d’âge ! Me pencher sur l’histoire de l’UPBM est avant tout me souvenir d’une tranche pour le moins importante de ma vie tant profession et activité associative sont mêlées.C’est aussi voir l’évolution des techniques entre 1972 et 2012…
Quarante ans, de la machine à écrire à l’ordinateur, de l’imprimerie au plomb à la composition entièrement informatisée.
Je ne vais pas répéter ce que nos valeureux collègues ont dit.
Je dois dire combien j’ai rencontré de collègues généreux, efficaces, désirant partager et travailler au bien commun. Ce tableau idyllique est toutefois terni par une implication pas toujours très grande de nombreux autres collègues alors que l’intérêt individuel était largement bénéficiaire du travail collectif. J’ai aussi regretté de voir combien de collègues trouvaient leurs inventions nulles et évidentes, et indignes de publication : un exemple de TP que j’ai fait récemment avec les étudiants, la séparation du lactose et des protéines du lait par séphadex®, trouvé sur une disquette envoyée par Didier HIROU, et que j’ai lu par hasard ! Il trouvait cela banal et sans intérêt !!!
J’ai été très heureux de voir, après des années un peu difficiles, de jeunes collègues venir rejoindre les rangs de l’UPBM : nous n’avons pas raté la transmission du patrimoine… et me voilà parmi les plus vieux du bureau après avoir été longtemps le plus jeune.
L’UPBM se transformera bien sûr, à la mesure de l’évolution de nos enseignements et des technologies.
À vous de jouer !
Jean-Noël JOFFIN>